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LA TOILETTE SECHE

Dernière mise à jour : 31 déc. 2021

Peut être la toilette sèche une solution per une assainissement durable? Pouvons-nous remplacer le WC par les toilettes sèches?

Quand on parle des toilettes sèches on pense à la diminution du gaspillage d'eau potable dans les chasses et à la pollution des WC conventionnelles. Mais un aspect qu'on ne tiens pas suivant en compte est le fait de reconnaître que nos déjections sont une ressource et pas des déchets.


Le WC fait partie de notre vie quotidienne mais surtout dans les maisons unifamiliales ainsi que en milieu rural et péri-urbain l'utilisation de la toilette sèche peut devenir la solution la moins chère et la plus rationnelle parce que nous donne en même temps un engrais précieux et gratuit pour enrichir le sol des jardins et une reduction de la facture d'eau de 20% à 30%.



Mais le développement de la toilette sèche se voit empêché à trois niveaux différents:

- L'idéologie hygiéniste qui décrète que nos déjections sont l'ennemi numéro un de la sante publique.

- Le refus de la majorité d'utiliser ce type de toilettes dû à notre système d'éducation.

- Une désinformation entretenue par les lobbies puissants.




Les intérêts de la toilette sèche sont aussi environnementales:


- Meilleur respect du cycle de l'eau: Les selles se dégradent mal dans l'eau. Les bactéries et substances chimiques que nous rejetons nécessitent un traitement plus long pour être aussi inoffensives que l'eau grise (eau de lavage). Donc la chasse d'eau des WC augmente considérablement la charge des stations d'épuration en volume et en puissance.

- Optimisation des ressources naturelles: Sous la forme d'un amendement organique de qualité, les déjections, par un tri sélectif à la source, permettent de restituer plus directement à la terre les éléments nutritifs (N,P,K). Ceux qui cultivent un jardin trouvent directement une utilisation à leur compost, sinon un voisin jardinier ou cultivateur peut en tirer parti. Sous la forme matière organique à biométhaniser, les déjections produisent un biogaz.

- Reduction des problèmes d'eutrophisation: L'élimination via les toilettes à eau traditionnelles, les selles et urines libèrent des quantités importantes d'azote de phosphore dans l'eau, participant ainsi de manière sensible à la dégradation des écosystèmes aquatiques (eutrophisation).



On a des idées fausses liées à l'utilisation des toilettes sèches:


- Séparation de la matière fécale et de l'urine: En fait on parle de séparer les deux pour une question de commodité. L'urine, facile à stocker dans un réservoir à part, proportionne le 90% de la masse de nos déjections. Si cette urine est évacuée, la matière solide peut rester plusieurs mois. Grâce à cette astuce, l'usage de la toilette sèche s'apparente à celui d'un WC. La séparation de l'urine fait automatiquement émerger le problème des odeurs. La clef de la maîtrise simple des odeurs se trouve précisément dans la réunion de l'urine et de la matière fécale avec la litière. Lorsqu'on sépare les deux, les odeurs apparaissent des deux côtés. Pour les évacuer, il faut un système de tuyauterie et de ventilation forcée.


- Assimiler les fèces desséchées à de l'humus: La majorité des toilettes sèches du commerce fonctionne suivant le même principe. En consultant les catalogues hauts en couleur de ces toilettes, on relève la discrétion concernant le devenir des urines. Mais ce qui est le plus choquant, c'est qu'on appelle « compost » un produit qui n'est rien d'autre que des fèces desséchées. Leur épandage dans le jardin équivaut à y faire ses besoins.


- L'urine stockée peut être utilisée dans le jardin – sans nuisances: L'urine est recueillie dans un réservoir où, grâce à l'action d'un enzyme toujours présent dans l'urine, l'azote organique se transforme assez rapidement en ions d'ammonium. C'est ce qui explique l'odeur d'ammoniac (NH3) de l'urine qui séjourne quelques heures dans un pot de chambre ou dans un seau hygiénique. Environ 80% de l'azote organique de nos déjections se trouve dans l'urine. On comprend donc l'importance du devenir de l'urine pour le milieu récepteur. En fait, sous forme ammoniacale, l'azote ne peut suivre dans la nature que le chemin de l'oxydation. Il se forme ainsi des ions nitrite (NO2-) particulièrement toxiques qui s'oxydent en nitrates (NO3-). L'urine stockée dans le réservoir de la toilette devient un concentré d'ammonium contenant des ions de nitrites et de nitrates. Le nitrate d'ammonium formé est un engrais chimique courant, ce qui explique « le pouvoir fertilisant » de l'urine épandue. Ce qu'on oublie est que les composés ioniques comme le nitrate d'ammonium accélèrent la vitesse naturelle de la décomposition de l'humus. L'épandage d'urine détruit donc l'humus du sol.


Mais qu'est-ce que on fait si l'usage d'un WC raccordé à une station d'épuration est à déconseiller et que l'usage de certaines toilettes sèches du commerce est tout aussi nuisible?

Pour répondre à cette question il faut:

  • Revoir notre relation avec nos déjections.

  • Connaître la loi de base qui régit le fonctionnement de tous les écosystèmes.

  • S'orienter vers les techniques qui ont intégré ces nouvelles données.

La loi de base:


Chaque kilogramme de biomasse végétale et animale qu'on ne réintroduit pas d'une manière conjointe dans le processus de formation des sols, affaiblit la capacité de production de l'écosystème et devient une menace de pollution des eaux et/ou de l'air. Il en résulte toujours une perturbation des grands cycles naturels comme celui de l'azote, du phosphore du carbone et aussi de l'eau.

Qu'est-ce que la « biomasse végétale ou animale »?


Biomasse végétale Biomasse animale

Bois, feuilles mortes, pailles, tiges, Dépouilles des animaux et des humains, fanes, rafles, déchets de papier, etc. déjections animales et humaines.

Riche en carbone, pauvre en azote. Riche en azote, pauvre en carbone.

Rapport carbone/azote (C/N) élevé Rapport carbone/azote (C/N) peu élevé

(jusqu'à 300). (environ 7).


Sans l'association judicieuse de ces deux types de biomasse et leur introduction dans le processus de formation des sols, il n'y a ni gestion de l'eau, ni production alimentaire durables.

Pour satisfaire les exigences de la loi de base, il faut trouver les solutions techniques qui reconduisent nos déjections conjointement avec la biomasse végétale dans le cycle de formation de l'humus. La toilette à litière bio-maîtrisée (TLB) constitue une des réponses possibles à cette exigence.


En résumé, que faut-il alors revoir dans notre relation à nos excréments ? Il faut admettre une fois pour toutes que nos déjections ne sont pas des déchets à épurer, mais font partie intégrante de l'écosystème qui nous fait vivre. Notre alimentation vient de la terre, nos déjections doivent y retourner, mais suivant un processus qu'il vaut mieux connaître afin de ne pas commettre de fautes irréparables.




Sources:

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